Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/459

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Ne soit qu’un tendre souvenir !
Que mes fastes heureux n’aient qu’une seule page !
Que la borne posée à mon noble héritage
Passe immobile à l’avenir !

De ma race auguste patronne,
Toi qui, pour les Français effeuillant ta couronne,
À leurs drapeaux prêtas tes lis,
Étoile du bonheur, sois l’astre de la France,
Et conserve à jamais ta bénigne influence
Aux premiers soldats de ton fils !




La première lueur de la naissante aurore,
À travers les vitraux où le jour se colore,
Comme l’aube obscurcit les étoiles des nuits,
Fait pâlir de la nef les feux évanouis,
Et la double clarté qui se combat dans l’ombre
Se mêle, en avançant, vers la voûte moins sombre.
À ce jour progressif, de ces dômes sacrés
L’œil suit dans le lointain les contours éclairés,
Et, de la basilique embrassant l’étendue,
Découvre à ses arceaux la foule suspendue :
Les tribunes, longeant les courbes des piliers,
Croisent dans tous les sens leurs immenses sentiers ;
Sous leur poids orageux le cintre ébranlé gronde ;
Un long torrent de peuple à grands flots les inonde,
En déborde, et couvrant les arcs, les monuments,
Des dômes découpés les hauts entablements,
Aux voûtes de la nef se suspend en arcades,
S’enlace comme un lierre aux fûts des colonnades,