Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 30.djvu/435

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

amour, oui, mais ce n’est pas votre enfant par la parenté. »

Luce se voila le visage de son tablier et ne répondit rien.

« Oui, je suis le tien, dit tout bas l’enfant en prenant le tablier de Luce par un pan et en le rabattant de son front sur ses genoux. Pourquoi donc que tu rougis de moi devant le monde ? Est-ce que j’ai fait quelque mal aujourd’hui ? »

Luce l’embrassa sans répondre.


CLXX


Alors, la supérieure, ayant fait monter le jeune médecin, le notaire, le curé de Voiron et le juge de paix, qui étaient prévenus par elle pour assister à l’éclaircissement qu’elle croyait avoir à demander et à donner seulement devant Geneviève et avec elle, fit asseoir tout le monde sur les lits qui garnissaient la chambre de Jean, et, s’asseyant elle-même à côté de la dame étrangère, elle parla ainsi en s’adressant à Genevieve :


CLXXI


« Ma pauvre Geneviève, il n’y a plus de honte dans le ciel. Votre charmante petite sœur y est avec les anges, auxquels elle ressemblait tant, je n’en doute pas ; ainsi l’heure est venue de dire librement et consciencieusement la vérité sur une faute dont la mort l’a trop punie, et dont vous avez pris l’humiliation dans le pays pour en décharger sa mémoire.