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Régina s’avancer, le bouquet funèbre à la main, vers la pierre de ma sœur, puis relever son visage vers moi dans un rayon de soleil, je n’hésiterais pas, mon ami, je prendrais la minute ! Elle contient plus de délire qu’une éternité ! Adieu, adieu, adieu ! »





DEUXIÈME LETTRE


« Rome.


. . . . . . . . . . . . . . . . .

« Garde-moi ces lettres ; elles me seront une trace de ma vie qui court maintenant si vite, si nous nous revoyons jamais.

« Depuis que je t’ai écrit ma rencontre avec l’amie de Clotilde, nous nous voyons tous les jours deux fois. Le matin quand tout repose, pendant la sieste de midi, dans la Longara, je passe à une heure convenue sous les fenêtres d’une petite aile déserte du couvent au-dessus de la porte. Il y a là un belvédère à jour dont le temps a dégradé une partie du treillis de bois qui empêchait autrefois les novices d’être aperçues des passants quand elles respiraient le frais. Régina, qui y vient seule et librement par le corridor de sa cellule, a élargi un peu avec ses belles mains la brèche du treillis. Elle en a fait une véritable petite lucarne, où elle passe à demi sa tête tout en-