Et voilà ton amant !
Qu’as-tu dit ?… Est-il vrai ?… redis-le-moi, prolonge,
Oh ! prolonge l’extase où ce doux nom me plonge,
On avait donc menti ! tu n’as rien oublié ;
Ton cœur de mon amour n’est point humilié ?
Tu n’as donc pas rougi de cette pauvre noire,
Qui faisait de son âme un trône à ta mémoire !
Tu t’en ressouvenais de si haut, de si loin !…
Oh ! de l’entendre encor, mon Albert, j’ai besoin !
Oh ! dis-moi, redis-moi ces doux noms de tendresse,
Dont le son pour mes sens est plus qu’une caresse,
Oh ! dis-les et fuyons ! j’embrasse tes genoux,
Je t’entraîne à ton père, à l’amour.
paraît comme un fantôme terrible entre les deux amants.
Taisez-vous !
Reptile venimeux à la langue de femme,
Qui lançais tes poisons à l’ombre dans leur âme,
Attends… dans ton venin ce pied va t’écraser.
Le foyer de la haine allait les embraser.
Séparons-les !
Emmenez aux arrêts ces deux enfants rebelles.
Que l’on veille, sur eux, — qu’on ne les quitte pas :
L’oreille à leurs propos et l’œil à tous leurs pas.