Où se heurte mon cœur lorsque je veux prier ?
Quoi ! c’est le Dieu des blancs qu’il nous faut supplier ?
Ces féroces tyrans, dont le joug nous insulte,
Nous ont donné le Dieu que profane leur culte ;
En sorte qu’il nous faut, en tombant à genoux,
Écarter leur image entre le ciel et nous !
Eh bien, leur propre Dieu contre eux est mon refuge !
Il fut leur rédempteur, mais il sera leur juge !
La justice à ses yeux n’aura plus de couleur,
Puisqu’il choisit la croix, il aima le malheur.
Toi qui livras ton sang pour racheter ta race,
Donne-moi par ta mort le courage et la grâce !
Avec quelle bonté du bas de mon chemin,
Jusqu’à cette puissance, il m’a pris par la main !
La force du Seigneur ne connaît pas d’obstacles :
C’est de notre néant qu’il tire les miracles !
Mais, lorsque je dois seul l’écouter aujourd’hui,
Quelqu’un vient se placer entre mon âme et lui ?
SCÈNE DEUXIÈME
Sans mes ordres ici qui vous amène ?
Je les devine, ils vont trébucher sur ma route.