point là, comme en Italie, sous la population libre, une couche bien plus épaisse et plus profonde de population servile, et l’esclavage était presque une exception dans la Gaule septentrionale. »
L’arrivée de César sauva Bibrax, ville des Rèmes, réduite à l’extrémité par les assiégeants ; mais il hésita quelque temps à livrer bataille, à cause du nombre des Belges et de la haute idée qu’il avait de leur bravoure. Il estimait, par l’inspection des feux et de la fumée, que leur camp pouvait occuper huit milles d’étendue, et il avait à peine quatre-vingt mille hommes à opposer aux masses énormes des Belges.
Après l’épreuve de quelques combats de cavalerie, il crut pouvoir tenter une affaire décisive ; il marqua un champ de bataille en avant de son camp. Le lieu était favorable aux manœuvres de la tactique romaine. Les troupes belges sortirent de leurs quartiers et se rangèrent en ligne.
Un marais peu étendu séparait les deux armées, et chacune d’elles attendait que l’autre le passât la première pour l’attaquer avec avantage durant le mauvais pas. Les Belges ne se décidant point à traverser, César lit rentrer ses légions. Alors les confédérés essayèrent de tourner l’armée romaine et de couper ses communications avec la capitale du pays des Rèmes, d’où les légions tiraient toutes leurs ressources. César, averti, part avec toute sa cavalerie, les Numides armés à la légère, les frondeurs baléares, les archers crétois, et court aux ennemis qui passaient l’Aisne. Le choc fut vif. Attaqués dans l’eau qui gênait leurs mouvements, plusieurs fois les Belges furent arrêtés, plusieurs fois ils revinrent intrépidement à la charge par-dessus les cadavres. Ceux qui passèrent furent enveloppés par la cavalerie romaine et massacrés. C’est sans doute à ce combat que Plutarque fait allusion lorsqu’il dit, en parlant du carnage des Belges, que les Romains passaient les rivières et