un nouveau siège d’Alésia, renvoient tout ce que l’âge ou le défaut d’armes et de forces rendait inutile. Le jour les surprend tandis qu’ils faisaient défiler cette multitude effrayée et en désordre. César profite de cette confusion, fait jeter des ponts de claies sur le marais, et ses légions gravissent la hauteur en ordre de bataille ; elles coupent la retraite des Bellovaques. Les Gaulois se tirèrent de ce pas critique par un stratagème. Suivant la coutume de ces nations en guerre, ils portaient un faisceau de branches ou de paille sur lequel ils s’asseyaient. Ils les font passer de main en main, les amoncèlent sur leur front de bataille, et au même signal y mettent le feu partout à la fois ; un rideau de flammes les dérobe à la vue des Romains, et ils s’enfuient à toutes jambes. Ils firent dix milles sans perte, suivis a distance par la cavalerie romaine.
Mais ils ne purent longtemps échapper à la défaite. Leur chef Corrée, ayant quitté le gros de l’armée pour surprendre les fourrageurs romains, fut surpris lui-même et enveloppé par toute l’armée ennemie. Vaincus, culbutés, frappés de terreur, les Gaulois s’enfuient au hasard ; les Romains les poursuivent l’épée dans le dos et les massacrent. « Corrée, supérieur à tous les revers, dit Hirtius, ne veut ni quitter la mêlée ni se jeter dans le bois ; vainement on lui crie de se rendre, il continue à se battre intrépidement, blesse, tue, terrasse les soldats qui l’approchent, jusqu’à ce qu’il tombe lui-même sous la grêle de traits dont l’assaillent les Romains furieux. »
Voyant tout contre elle, l’armée bel lova que voulut se rendre. À ce mot, Comm, l’autre chef de l’armée confédérée, monte à cheval, sort du camp, et de forêt en forêt regagne la Germanie, reniant, dit un historien, une patrie qui se résignait déjà à servir, et allant en chercher une autre où ses yeux ne rencontreraient pas un Romain.
Les députés des Bellovaques conjurèrent César « de se