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jocelyn.

Lorsque dans la montagne on sut par mes discours
Le secret divulgué de ces saintes amours,
Ses pauvres paroissiens, par pitié pour son âme,
Rapportèrent sa cendre au tombeau de la dame ;
Et depuis sept printemps, ils sont couchés tous trois
Aux lieux qu’ils ont aimés, et sous la même croix.
Souvent, des jours entiers, j’y rêve et j’y médite ;
Car on aime ce sol qu’une dépouille habite,
Comme on aime à s’asseoir sur le banc de gazon
Où, lorsque le soleil a quitté l’horizon,
La brume du couchant, que l’heure en paix déplie,
Vous enveloppe d’ombre et de mélancolie,
Mais où le rayon mort, qui voile sa splendeur,
Laisse longtemps sur l’herbe un reste de tiédeur !