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à maria-anna éliza.


Lit d’ombrage et de fleurs, où l’onde de ma vie
Coule secrètement, coule à demi tarie,
Dont les bords trop souvent sont attristés par moi,
Si quelque pan du ciel par moment s’y dévoile,
Si quelque flot y chante en roulant une étoile,
          Que ce murmure monte à toi !

Abri dans la tourmente, où l’arbre du poëte
Sous un ciel déjà sombre obscurément végète,
Et d’où la séve monte et coule encore en moi,
Si quelque vert débris de ma pâle couronne
Refleurit aux rameaux et tombe aux vents d’automne,
          Que ces feuilles tombent sur toi !