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notes.

Qu’est-ce que la pompe d’un chétif lord ? Un fardeau incom-
        mode,
    Déguisant souvent la bassesse de l’espèce humaine,
Versée dans les arts de l’enfer, et raffinée en perversité[1].


NOTE ONZIÈME

(NEUVIÈME ÉPOQUE. — Page 401.)

Avec eux chaque jour je déchiffre et j’épelle
De ce nom infini quelque lettre nouvelle.

J’emprunte au Cosmos de M. de Humboldt une page qui fait pour ainsi dire descendre et toucher à l’œil les merveilles et les splendeurs de ce firmament que mes vers ne font qu’adorer, et dont ils ne reflètent que l’éblouissement. La science prend les ailes de l’hymne quand elle s’élance dans le ciel de Dieu. Les chiffres sont les notes naturelles de cette musique des sphères qu’entendait Platon, et que l’âme pressent dans le silence des nuits étoilées.

« L’aspect du ciel étoilé, la position relative des étoiles et des nébuleuses, la distribution de leurs masses lumineuses, le charme pittoresque de tout le firmament, dépendent également, dans le cours des siècles, du mouvement propre des étoiles et des nébuleuses, de la translation de notre système solaire dans l’espace, de l’apparition de nouvelles étoiles, et de la disparition ou de l’affaiblissement subit de l’intensité lumineuse des anciens astres ; enfin, et principalement, des changements qu’éprouve l’axe terrestre par l’attraction du Soleil et de la Lune. Les belles étoiles du Centaure et de la Croix du Sud deviendront un jour visibles dans nos latitudes septentrionales, tandis que d’autres étoiles (Sirius et la Ceinture d’Orion) s’abaisseront au-dessous de notre horizon. Le point immobile du pôle nord sera successivement indiqué par des étoiles de Céphée et du Cygne, jusqu’à ce que, après un intervalle de douze mille ans, Wéga de la Lyre apparaisse comme la

  1. C’est à l’excellente traduction de M. de Wailly que nous avons emprunté cette ballade de Burns.