menton plus carré et plus garni de duvet ; son cou, ses épaules, sa taille plus formés.
— As-tu vu saint Sébastien tout nu, attaché à son tronc d’arbre, percé de flèches, avec des filets de sang qui coulent sur sa peau lisse et brune ?
— Oui.
— Eh bien ! on dirait mon fils quand sa chemise ouverte laisse voir ses côtes et qu’il s’appuie au châtaignier, en s’essuyant le front, au retour de l’ouvrage..]’ai bien vu des hommes, à la foire de Lucques et sur le quai de Livourne, déchargeant des felouques, mais je n’en ai point vu d’aussi beau, d’aussi fort, quoique aussi délicat ; c’est tout mon pauvre mari quand il partit, si peu de jours après m’avoir courtisée, pour ces fatales moissons des Maremmes ! Et voila comme nous abrégions les dimanches a nous réjouir dans nos deux enfants, et tous les pèlerins qui passaient en montant aux Camaldules s’arrêtaient pour respirer sous le châtaignier de la montagne et disaient : « Le ciel vous a bien bénis ! il n’y a rien de si beau qu’eux a la ville. »
Mais nous eûmes bien du malheur une fois, pour la trop grande beauté de Fior d’Aliza. Il arriva une bande de jeunes messieurs de Lucques qui allaient par curiosité, car