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FIOR D’ALIZA.

couragement à toutes les turbulences des ambitieux de régiment ; enfin, si la Sainte-Alliance, cette mutualité des rois, prenait dans un congrès fait et cause pour le roi de Naples, il était bien embarrassant à nous, gouvernement restauré par la vertu et dans l’intérêt de cette ligue de monarchies, de nous déclarer contre elle les soutiens d’une insurrection de troupes et de conspirateurs qui couvait peut-être jusque sous notre propre trône, à Paris. Le bon sens d’un côté, la reconnaissance de l’autre, nous commandaient une extrême circonspection dans ces circonstances.

XI

L’ambassade française à Naples était alors dirigée par le duc de Narbonne, émigré rentré d’Angleterre avec le roi Louis XVIII, mais émigré formé à Londres aux usages du régime constitutionnel, complètement rallié à la Charte française, cette transaction habile et loyale entre 89 et 1815, qui affermissait les rois et qui cointéressait les peuples libres à la monarchie populaire. C’était un homme modeste, timide, ayant peur du son de sa propre voix, mais plein de bon sens et d’aperçus justes, un de ces hommes qui n’aiment pas à paraître en scène, mais qui ont, comme spectateurs, le sens le plus parfait des situations. Il joignait à ces dons renfermés de son âme une