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CHAPITRE IV.

haletant, le sang rose sur la tempe de sa jeune maîtresse, Fior d’Aliza.

— Tenez, monsieur, on voit, à ce qu’on dit, encore la marque, ajouta l’aveugle en promenant le doigt sur la joue de la jeune sposa.

CIX

À ce moment, continua-t-il, Hyeronimo, qui descendait des hauteurs des Camaldules avec un énorme fagot de genêts sur le cou, entendit les aboiements de Zampogna, les coups de hache des bûcherons, les voix larmoyantes de sa mère, de Fior d’Aliza et de moi ; à travers une clairière, il vit Calamayo et ses hommes qui nous arrachaient avec violence du tronc de l’arbre, et qui nous rejetaient sans pitié sur les pierres et sur les racines arrosées du sang du visage de sa cousine. Il jeta son fagot pour courir plus vite, et, tenant à la main le hacheron qui lui servait à couper les genêts et les bruyères pour le feu de l’hiver prochain, en trois bonds, avec de grands cris qui nous réveillèrent de notre demi-mort tous les trois, il s’élança entre nous, l’arbre et les bûcherons, et, brandissant sa hachette sur leurs têtes, il les écarta, tous étonnés et tous tremblants, à une certaine distance, groupés autour de Calamayo.

Sa fureur redoubla en voyant le sang de sa cousine. En