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FIOR D’ALIZA.

cas : toute fiction a été de tout temps permise aux poëtes ; et aucun siècle, aucune nation ne leur a imputé à crime un langage conforme à leur fiction.

Quid libet audentPictoríbus atque poetis
Quid libet audenti semper fuit œqua potestas

« Mais si l’usage de tous les temps et le bon sens de tous les peuples ne suffisaient pas pour établir ici cette distinction entre le poëte et le héros, M. de Lamartine avait pris soin de l’établir d’avance dans la préface même de son ouvrage. » Il est inutile, dit-il, de faire remarquer que la « plupart des morceaux de ce dernier chant de Child Harold se trouvent uniquement dans la bouche du héros que, d’après ses opinions connues, l’auteur français ne pouvait faire parler contre la vraisemblance de son caractère. Satan, dans Milton, ne parle point comme les anges. L’auteur et le héros ont deux langages très-opposés, etc… » (Préface de la première édition d’Harold.)

XLI

« Ce serait en dire assez ; mais on dira plus. Lors même que M. de Lamartine aurait écrit en son propre nom, et comme l’expression de ses propres impressions,