Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 5.djvu/297

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Nos respects avec nos débris ;
A ces tempêtes populaires
Qui font sombrer dans leurs colères
Ceux que soulevaient leurs mépris,

Elle échappait rêveuse et tendre
Par ce divin recueillement
Qui fait silence pour entendre
Le vol de l’ange au firmament !
Grâce au bras que son Christ lui prête,
Elle marchait sur la tempête
Sans tremper ses pieds au milieu ;
Et cette figure céleste,
Esprit et corps, n’était qu’un geste
Qui foulait l’onde et montrait Dieu !

Quelle ombre du Très-Haut sur elle !
Quelle auguste et sainte pudeur
Comme un séraphin sous son aile
La revêtait de sa splendeur !
Comme toute profane idée
Disparaissait intimidée
Sous le rayon de sa beauté !
Comme le vent de pure flamme
Balayait de devant cette âme
Toute cendre de volupté !