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Mais le matin, sous sa fenêtre,
Un passant me vit par hasard,
Se pencha pour me reconnaître,
Et me couva d’un long regard.
« Viens ; dit-il, pauvre fleur sauvage.
Viens, mon amour et mon image,
Objet d’envie et de dédain,
Viens sécher sur mon cœur posée :
Mes larmes seront ta rosée,
Mon âme sera ton jardin ! »
Depuis ce jour, rampant dans l’herbe,
Je m’enlace autour d’autres fleurs ;
J’abrite leur tige superbe
Et je relève leurs couleurs ;
Et quelquefois les jeunes filles
Me fauchent avec leurs faucilles,
Pour faire un nuage à leur front :
Je nais pâle et toute fanée,
Je suis le lierre d’une année.
Foulez les pauvres liserons !
Novembre 1848.