Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 7.djvu/40

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Même date.


Un peu au-dessus de la naissance de la vallée du Cédron, au nord de Jérusalem, nous traversâmes quelques champs d’une terre rougeâtre et plus fertile, couverte d’un bois d’oliviers. À environ cinq cents pas de la ville, nous nous trouvâmes aux bords d’une profonde carrière ; nous y descendîmes. À gauche, un bloc de roche, richement sculpté, s’étendait dans toute la largeur de la carrière, et laissait voir au-dessous une étroite ouverture à demi fermée par la terre et les pierres éboulées. Un homme pouvait à peine s’y glisser en rampant. Nous y pénétrâmes ; mais comme nous n’avions ni briquets ni torches, nous ressortîmes aussitôt, et ne visitâmes pas les chambres intérieures : c’étaient les sépulcres des rois. La frise magnifiquement sculptée et du plus beau travail grec, qui règne sur le rocher extérieur, assigne à cette décoration des monuments l’époque la plus florissante des arts dans la Grèce ; cependant elle date peut-être de Salomon, car qui peut savoir ce que ce grand prince avait emprunté au génie des Indes ou de l’Égypte ?