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d’un enfant pour son père, et devant l’éclat céleste que le bonheur ajoutait à la beauté de cette tête rayonnante, ils restaient debout, frappés de silence et d’admiration. Nos amis et notre suite arrivent, et remplissent les champs de mûriers de nos chevaux et de nos tentes.

Plusieurs jours de repos et de bonheur passés à recevoir les visites de nos amis de Bayruth : les fils de l’émir Beschir, descendus des montagnes, par l’ordre d’Ibrahim, pour occuper le pays, qui menace de se soulever en faveur des Turcs, sont campés dans la vallée de Nahr-el-Kelb, à une heure environ de chez moi.




7 novembre 1832.


Le consul de Sardaigne, M. Bianco, lié depuis longues années avec ces princes, nous invite à un dîner qu’il leur donne. Ils arrivent vêtus de cafetans magnifiques, tissus en entier de fils d’or ; leur turban est également composé des plus riches étoffes de Cachemire. L’aîné des princes, qui commande l’armée de son père, a un poignard dont le manche est entièrement incrusté de diamants d’un prix inestimable. Leur suite est nombreuse et singulière : au milieu d’un grand nombre de musulmans et d’esclaves noirs, il y a un poëte tout à fait semblable, par ses attributions, aux