Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/119

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documents qui pouvaient devenir si nuisibles à son gouvernement, et qu’ils furent détruits ou envoyés à Londres.

« Quel dommage, disais-je à M. Mazoyer, que le résultat de tant d’années et de tant de patience ait été perdu pour nous ! — Il en reste quelque chose, me répondit-il ; j’ai été lié à Latakieh, ma patrie, avec un jeune Arabe qui a accompagné M. de Lascaris pendant tous ses voyages. Après sa mort, dénué de ressources, privé même des modiques appointements arriérés que lui avait promis M. de Lascaris, il est rentré pauvre et dépouillé chez sa mère. Il vit maintenant d’un petit emploi chez un négociant de Latakieh. Là je l’ai connu, et il m’a parlé bien souvent d’un recueil de notes qu’il écrivait, à l’instigation de son patron, dans le cours de sa vie nomade. — Pensez-vous, disais-je à M. Mazoyer, que ce jeune homme consentît à me les vendre ? — Je le crois, reprit-il ; je le crois d’autant plus, qu’il m’a souvent témoigné le désir de les offrir au gouvernement français. Mais rien n’est si facile que de nous en assurer ; je vais écrire à Fatalla Sayeghir : c’est le nom du jeune Arabe. Le Tartare d’Ibrahim-Pacha lui remettra ma lettre, et nous aurons la réponse en rentrant à Saïde. — Je vous charge, lui dis-je, de négocier cette af-