Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/337

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Kaled ayant appris le retour de son oncle, partit accompagné des vingt principaux chefs de sa tribu et de cent cavaliers : il était suivi de riches présents. Zaher les accueillit de son mieux, sans rien comprendre au prompt retour de son neveu, dont il ignorait la rencontre avec sa fille. Le quatrième jour de son arrivée, Kaled ayant baisé la main de son oncle, lui demanda sa cousine en mariage, le suppliant de revenir habiter avec lui ; et comme Zaher affirmait n’avoir qu’un garçon, nommé Giaudar, le seul enfant que Dieu lui eût donné, disait-il, Kaled lui raconta tout ce qui lui était arrivé avec sa cousine. À ce récit, Zaher troublé garda quelques instants le silence, puis après : « Je ne croyais pas, dit-il, qu’un jour ce secret serait découvert ; mais puisqu’il en est autrement, plus que tout autre vous pouvez prétendre à la main de votre cousine, et je vous l’accorde. » Le prix de Djida fut ensuite fixé devant témoins à mille chameaux roux, chargés des plus belles productions du Yémen ; ensuite Zaher entrant chez sa fille, lui annonça l’engagement qu’il venait de prendre avec Kaled. « J’y souscris, répondit-elle, à condition que, le jour de mon mariage, mon cousin tuera mille chameaux choisis parmi ceux de Malaeb-el-Assné, de la tribu Beni-Hamer. » — Son père, souriant à cette demande, engagea son neveu à l’accepter : celui-ci, à force de prières, ayant décidé son oncle à revenir avec lui, ils se mirent tous en route le lendemain ; Zaher fut comblé de soins et d’égards dans son ancienne tribu, et y obtint le premier rang.

Le lendemain de son arrivée, Kaled, à la tête de mille guerriers choisis, fut surprendre la tribu de Beni-Hamer, lui livra un combat sanglant, blessa dangereusement Ma-