Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/452

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» Est-ce sur cette terre où dans la nuit tu rampes ?
» Terre, dernier degré de ces milliers de rampes
» Qui toujours finissant recommencent toujours,
» Et dont le calcul même est trop long pour tes jours ?
» Petit charbon tombé d’un foyer de comète
» Que sa rotation arrondit en planète,
» Qui du choc imprimé continue à flotter,
» Que mon œil oublîrait aux confins de l’éther
» Si, des sables de feu dont je sème ma nue,
» Un seul grain de poussière échappait à ma vue ?

» Est-ce dans mes soleils ? ou dans quelque autre feu
» De ces foyers du ciel, dont le grand doigt de Dieu
» Pourrait seul mesurer le diamètre immense ?
» Mais, quelque grand qu’il soit, il finit, il commence.
» On calculerait donc mon orbite inconnu ?
» Celui qui contient tout serait donc contenu ?
» Les pointes du compas, inscrites sur ma face,
» Pourraient donc en s’ouvrant mesurer ma surface ?
» Un espace des cieux, par d’autres limité,
» Emprisonnerait donc ma propre immensité ?
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» Du jour où de l’Éden la clarté s’éteignit,
» L’antiquité menteuse en songe me peignit ;
» Chaque peuple à son tour, idolâtre d’emblème,
» Me fit semblable à lui pour m’adorer lui-même.