Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/60

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Que je te prendrai pour mon épouse.
En vérité, je ne te tromperai jamais. »

Quand la belle fille entendit ceci,
Elle laissa redescendre Stojan dans son cachet,
Et remonta dans sa tour élevée.

Peu de temps s’était passé depuis ceci,
Quand le beg revint de la nouvelle hôtellerie.
Elle marche à lui en chancelant, la sœur.
Alors Mustaj-Beg l’interroge :
« Parle : que te manque-t-il, ma sœur chérie ? »

« Ne me le demande point, Mustaj-Beg, mon frère !
Je sens me douloir et la tête et le cœur !…
Les frissons de la fièvre parcourent mon corps.
Dieu ! mon frère, je me sens mourir !…
Sieds-toi sur ce moelleux divan.
Que j’appuie ma tête sur ton sein,
Et que j’y puisse exhaler ma pauvre âme !… »

Ces paroles firent mal à Mustaj-Beg :
Rien ne lui était plus cher que sa sœur.
Des larmes baignaient son visage,
Et, contristé, il s’assit sur le divan.
La jeune fille appuya sa tête sur le sein de son frère,
Glissa une de ses mains dans sa poche,