tion à signer, nommèrent spontanément quatre commissaires choisis parmi eux pour en rédiger une. L’un de ces commissaires prit la plume. Les citoyens se pressèrent autour de lui, et il écrivit. Voici les principaux traits de cette pétition :
« Sur l’autel de la patrie, 15 juillet an iii. Représentants de la nation ! vous touchez au terme de vos travaux. Un grand crime se commet ; Louis fuit, il a abandonné indignement son poste. L’empire est à deux doigts de l’anarchie. On l’arrête ; il est ramené à Paris ; on demande qu’il soit jugé. Vous déclarez qu’il sera roi… Ce n’est pas le vœu du peuple ! Le décret est nul. Il vous a été enlevé par ces deux cent quatre-vingt-douze aristocrates qui ont déclaré eux-mêmes qu’ils n’avaient plus de voix à l’Assemblée nationale. Il est nul parce qu’il est contraire au vœu du peuple, votre souverain. Revenez sur ce décret. Le roi a abdiqué par son crime. Recevez son abdication, convoquez un nouveau pouvoir constituant, désignez le coupable, et organisez un autre pouvoir exécutif. »
Cette pétition fut portée sur l’autel de la patrie, et des cahiers de papier déposés sur les quatre coins de l’autel reçurent six mille signatures.
Conservée aujourd’hui aux archives de la municipalité, cette pétition porte partout l’empreinte de la main du peuple. C’est la médaille de la Révolution frappée sur place avec le métal en fusion de l’agitation populaire. On y voit apparaître çà et là des noms sinistres qui sortent pour la première fois de l’obscurité. Ces noms sont comme les hiéroglyphes du temps. Les actes des hommes aujourd’hui fameux qui signaient des noms alors inconnus donnent à ces signatures une signification rétrospective. L’œil s’attache