et le régularisateur de Robespierre, c’est la cour qui fomente parmi nous ce schisme, et qui a inventé ce moyen perfide de perdre le parti populaire ; elle connaît bien les Lameth, les La Fayette, les Barnave, les Duport et autres premiers figurants de la société des Jacobins. Que voulaient tous ces courtisans ? s’est-elle dit. Ils ne voulaient qu’être portés aux grandes places par les flots de la multitude et par le vent de la popularité, des commandements, des ministères, surtout de l’or. La faveur de la cour, qui leur manquait, est comme les voiles de leur ambition ; à défaut de ces voiles, ils se servent des rames du peuple. Montrons aux Lameth et aux Barnave qu’ils ne seront pas réélus, qu’ils ne pourront arriver à aucun poste important avant quatre ans. Ils seront furieux, ils se retourneront vers nous. J’ai vu Alexandre et Théodore Lameth la veille du jour où Robespierre fit adopter la non-rééligibilité. Les Lameth étaient encore patriotes. Le lendemain ils n’étaient plus les mêmes hommes. « On n’y peut tenir, disaient-ils avec Duport. Il faut sortir de France. Comment ! ceux qui ont fait la constitution auraient le dépit de voir détruire peut-être leur ouvrage par la prochaine législation ! Il nous faudra entendre dans les galeries de l’Assemblée un sot à la tribune faire le procès à nos meilleurs établissements, sans que nous puissions les défendre ! » Ah ! plût à Dieu qu’ils sortissent de France ! N’y a-t-il pas de quoi mépriser bien profondément et l’Assemblée et le peuple de Paris, quand on voit que la clef de tout ceci, c’est que le pouvoir allait échapper aux Lameth et aux La Fayette, et que Duport et Barnave ne seraient pas réélus ! »
Pétion, alarmé de ces symptômes de discorde, parla à la tribune des Jacobins dans un sens conciliateur. « Vous