lois : c’est lorsque vous n’avez encore entendu que l’opinion de ceux dont ces nouvelles lois favorisent les instincts et les passions ; lorsque toutes les passions contraires sont subjuguées par la terreur ou par la force ; c’est lorsque la France ne s’est encore expliquée que par l’organe de ses clubs !… Quand il a été question de suspendre l’exercice de l’autorité royale elle-même, que vous a-t-on dit à cette tribune ? On vous a dit : Nous aurions dû commencer la Révolution par là, mais nous ne connaissions pas notre force. Ainsi, il ne s’agit pour vos successeurs que de mesurer leurs forces pour tenter de nouvelles entreprises… Tel est, en effet, le danger de faire marcher de front une révolution violente et une constitution libre. L’une ne s’opère que dans le tumulte des passions et des armes, l’autre ne peut s’établir que par des transactions amiables entre les intérêts anciens et les intérêts nouveaux. (On rit, on murmure, on crie : « Nous y voilà ! ») On ne compte pas les voix, on ne discute pas les opinions pour faire une révolution. Une révolution est une tempête durant laquelle il faut serrer les voiles ou être submergé. Mais, après la tempête, ceux qui en ont été battus, comme ceux qui n’en ont pas souffert, jouissent en commun de la sérénité du ciel. Tout redevient calme et pur sous l’horizon. Ainsi, après une révolution, il faut que la constitution, si elle est bonne, rallie tous les citoyens. Il ne faut pas qu’il y ait un seul homme dans le royaume qui puisse courir des dangers pour sa vie en s’expliquant franchement sur la constitution. Sans cette sécurité, il n’y a point de vœu certain, point de jugement, point de liberté ; il n’y aura qu’un pouvoir prédominant, une tyrannie, populaire ou autre, jusqu’à ce que vous ayez séparé la constitution des mouve-
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