cune autre de l’Italie, à l’influence du clergé. Elle haïssait, par instinct, toutes les révolutions, parce que toutes les révolutions menacent son existence. Par esprit religieux, par esprit de famille et par esprit politique, elle devait être le premier foyer de conspiration contre la Révolution française.
IX
Il y en avait un autre dans le Nord : c’était la Suède. Mais là, ce n’était ni un asservissement superstitieux au catholicisme, ni un intérêt de famille, ni même un intérêt de nationalité, qui nourrissaient l’hostilité d’un roi contre la Révolution ; c’était un sentiment plus noble, c’était la gloire désintéressée de combattre pour la cause des rois, et surtout pour la cause d’une reine dont la beauté et les malheurs avaient séduit et attendri le cœur de Gustave III. C’était la dernière lueur de cet esprit de chevalerie qui devait vengeance aux femmes, secours aux victimes, appui au bon droit. Éteint dans le Midi, il brillait pour la dernière fois dans le Nord et dans le cœur d’un roi.
Gustave III avait dans sa politique quelque chose du génie aventureux de Charles XII. La Suède des Wasa est le pays des héros. L’héroïsme, quand il est disproportionné au génie et aux forces, ressemble à la démence. Il y avait à la fois de l’héroïsme et de la folie dans les projets de Gustave contre la France. Mais cette folie était noble