inaltérable. Les ennemis de notre repos ne chercheront que trop à nous désunir ; mais que l’amour de la patrie nous rallie et que l’intérêt public nous rende inséparables ! Ainsi la puissance publique se déploiera sans obstacle ; l’administration ne sera pas tourmentée par de vaines terreurs ; les propriétés et la croyance de chacun seront également protégées. Il ne restera plus à personne de prétexte pour vivre éloigné d’un pays où les lois seront en vigueur et où tous les droits seront respectés. » Cette allusion aux émigrés et cet appel indirect aux frères du roi firent courir dans tous les rangs un frémissement de joie et d’espérance.
Le président Pastoret, constitutionnel modéré, homme agréable à la fois au roi et au peuple, parce qu’avec les doctrines du pouvoir il avait l’habileté du diplomate et le langage de la constitution, répondit : « Sire, votre présence au milieu de nous est un nouveau serment que vous prêtez à la patrie. Les droits du peuple étaient oubliés et tous les pouvoirs confondus. Une constitution est née, et avec elle la liberté française : vous devez la chérir comme citoyen ; comme roi vous devez la maintenir et la défendre. Loin d’ébranler votre puissance, elle l’a affermie. Elle vous a donné des amis dans tous ceux qu’on appelait autrefois vos sujets. Vous avez besoin d’être aimé des Français ! disiez-vous il y a quelques jours dans ce temple de la patrie. Et nous aussi nous avons besoin d’être aimés de vous. La constitution vous a fait le premier monarque du monde, votre amour pour elle placera Votre Majesté au rang des rois les plus chéris. Forts de notre union, nous en sentirons bientôt l’influence salutaire. Épurer la législation, ranimer le crédit public, comprimer l’anarchie, tel est notre