d’Osiris, au mahométan d’invoquer son prophète, au rabbin d’offrir ses holocaustes ? Jusqu’où, me direz-vous, ira cette étrange tolérance ? Et jusqu’où, vous dirai-je à mon tour, porterez-vous l’arbitraire et la persécution ? Quand la loi aura réglé les rapports des actes civils, la naissance, le mariage, les sépultures, avec les actes religieux par lesquels le chrétien les consacre, quand la loi permettra sur les deux autels le même sacrifice, par quelle inconséquence n’y laisserait-elle pas couler la vertu des mêmes sacrements ! Ces temples, dira-t-on encore, seront les conciliabules des factieux ! Oui, s’ils sont clandestins comme les persécuteurs voudraient les faire ; mais si ces temples sont ouverts et libres, l’œil de la loi y pénétrera comme partout ; ce ne sera plus la foi, ce sera le crime qu’elle y surveillera et qu’elle y atteindra ; et que craignez-vous ? Le temps est pour vous ; cette classe des non assermentés s’éteindra sans se renouveler ; un culte salarié par des individus et non par l’État tend à s’affaiblir constamment ; les factions du moins qu’anime au commencement la divinité des croyances s’adoucissent et se concilient dans la liberté. Voyez l’Allemagne ! voyez la Virginie, où des cultes opposés s’empruntent mutuellement les mêmes sanctuaires, et où les sectes différentes fraternisent dans le même patriotisme ! Voilà à quoi il faut tendre, c’est de ces principes qu’il faut graduellement inonder le peuple. La lumière doit être le grand précurseur de la loi. Laissons au despotisme de préparer par l’ignorance ses esclaves à ses commandements. »
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