qui a été élevé au commandement des armées françaises pour les retourner contre la Révolution. Les gardes nationales de Metz étaient innocentes comme celles de Paris ; elles ne peuvent être que patriotes : c’est La Fayette qui, par l’intermédiaire de Bouillé, son parent et son complice, les a trompées. Et comment pourrions-nous inscrire sur les drapeaux de cette fête : Bouillé seul est coupable ? Qui donc voulut étouffer l’attentat de Nancy et le couvrir d’un voile impénétrable ? Qui demande des couronnes pour les assassins des soldats de Châteauvieux ? La Fayette. Qui m’a empêché moi-même de parler ? La Fayette. Qui sont ceux qui me lancent des regards foudroyants ? La Fayette et ses complices. » (Applaudissements universels.)
XVIII
À l’Assemblée nationale, les préparatifs de cette fête donnèrent lieu à un drame plus saisissant. À l’ouverture de la séance, on demande que les quarante soldats de Châteauvieux soient admis à présenter leurs hommages au Corps législatif. M. de Jaucourt s’y oppose. « Si ces soldats, dit-il, ne se présentent que pour exprimer leur reconnaissance, je consens qu’ils soient introduits à la barre ; mais je demande qu’après avoir été entendus, ils ne soient point admis à la séance. » Des murmures universels interrompent l’orateur. Des cris : À bas ! à bas ! partent des tribunes. « Une amnistie n’est ni un triomphe, ni une couronne civique, poursuit-il.