Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/23

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plantés pour m’ensevelir dans leur ombre, dont les feuilles tombent sous les pas des étrangers, et pour prier un moment sur deux tombeaux.

XII.

Une matinée de 1846, au retour d’un long voyage au delà des Alpes, j’y vins seul, au mois de mai, pour voir en passant si le temps n’avait rien dégradé dans ce nid de famille, et pour ordonner quelques réparations. C’est ainsi que le marin oisif pendant quelques semaines dans son port va de temps en temps à bord de son navire échoué, visite sa coque et sa quille, commande une planche ici, une cheville là, une cloison ailleurs, afin de retrouver sa demeure flottante en bon état le jour où l’armateur lui fera signe de reprendre la mer.

XIII.

En faisant le tour du jardin après déjeuner, avec le vieux fermier qui m’a vu naître, et que je con-