Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/25

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XIV.

Je dis au père Litaud, c’est le nom de ce vénérable vieillard à la figure homérique et aux cheveux argentés comme l’écume d’une vie si longtemps battue du vent de ces collines ; je lui dis : « Père ! car j’ai pour lui l’espèce de parenté filiale que l’enfant de la maison contracte avec les vieux serviteurs plus anciens que lui sur le foyer de sa famille ; je lui dis donc : « Père ! » il faut réparer ce mur dégradé, relever ces pierres, recrépir de ciment ces brèches fermées, et, pour empêcher que les arbres ne les renouvellent par le froissement de leurs branches, il faut remplacer ce râteau et ce cordon de tuiles, qui défendent mal la crête de la toiture, par une rangée de pierres de taille qui couronneront le mur comme le parapet d’un pont. Les arbres y appuieront leurs coudes sans se gêner, et les branches, en jouant en liberté sur ces pierres plates, ne feront que les polir comme l’eau qui court polit le rocher. Mais il faut le faire vite, car les vents d’équinoxe, qui arriveront avec septembre, donneront de