Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/275

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deux jolis enfants du père qu’ils ne voyaient pas dans le ciel, tout comme s’ils l’avaient vu, et les embrassant après sur le front ou sur la bouche, pour les récompenser d’avoir bien dit son nom après elle !

Quand ça fut fini, elle leur dit : À présent que vous avez bien dit votre prière au bon Dieu pour nous, mes petits, il faut que nous la disions en finissant pour les autres. Et, comme pour mieux fixer leur attention par quelque chose de visible, elle tendit le bras gauche contre le mur, et elle en détacha quelque chose qui pendait à un clou à côté de la cheminée. C’était mon sac de tailleur de pierre, monsieur, que j’avais laissé à la maison par oubli le jour où je m’étais sauvé sans dire adieu à mon frère, et qui était resté là, comme un souvenir de moi, juste où je l’avais mis. Elle le prit donc et le mit sur ses genoux devant les mains jointes des deux enfants. Je vis briller quelque chose sur le sac, monsieur c’était la croix de laiton de son ancien collier, qu’elle m’avait voulu donner en partant et que je n’avais pas voulu prendre. Il paraît que depuis ce jour elle n’avait pas voulu remettre ce collier et