Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mes genoux, et je les embrassais bien fort, afin qu’elle comprît que c’était pour elle que je les aimais tant. C’est qu’en effet la petite lui ressemblait, monsieur, et qu’en l’embrassant, il me semblait en embrasser deux.

Mais nous ne nous parlions pas, parce que ma mère disait qu’il fallait avant une permission du maire et une dispense du curé pour se marier entre beau-frère et belle sœur.

C’est alors que je descendis au château, monsieur, et que votre mère, qui était si serviable et si aimée dans toute la montagne, me reçut gracieusement et me fit avoir les papiers. Je vous vis bien alors tout jeune dans le jardin avec vos sœurs. Je ne savais pas que vous viendriez un jour si souvent sur ces roches, vous entretenir avec un pauvre homme comme moi.

II.

Quand j’eus les papiers, monsieur, alors nous nous parlâmes comme nous nous étions parlé autrefois sous les noisetiers et le long des buissons.