Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/51

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quelques toises était couverte, au lieu de chaume, de petits balais de genêts fortement liés les uns aux autres par de grosses cordes de paille d’avoine tordue, sur lesquelles glissait la pluie et croissaient des touffes de pariétaire. Le roc lui-même servait de toit naturel au fond de la cabane. On voyait encore, sur ce rebord proéminent du rocher, les restes d’une galerie soutenue par une vieille poutre et décorée d’un débris de balustrade et d’une ou deux marches d’escalier, qui étaient autrefois le porche rustique de la maison. Les lierres chevelus dont j’ai parlé, qui envahissaient à présent toute l’antique demeure, débordaient de cette galerie en ruine jusque sur le toit de la nouvelle hutte. Un cognassier tortueux, quelques genévriers aux perles noires et une immense troche d’aubépine, végétations saxillaires, s’étaient enracinés dans une corniche naturelle du roc. Ils pendaient de là avec leurs branches, leurs guis, leurs fruits et leurs fleurs sur le toit. Ils le recouvraient presque tout entier de feuilles mortes, de feuilles vertes et de neige odorante d’aubépine. Je fus étonné de voir parmi ces branches deux ou trois nids de petits oiseaux des hauteurs. Ils couvaient leurs œufs en me regardant du fond de l’om-