Page:Lamartine - Méditations poétiques, I.djvu/10

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,0 MÉDITATION razeumnn. Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l’ét0ile du soir se lève dans l’azur. 8. C0. Et le pâle Vesper tremble dans son [azur. · Qc: (Où) Et l’ét0ile du soir. brille dans son [azur. réelle ne convient guère à la description du poète (Revue critique. , 18553, t. I, p. 390). Lamartine est bien monté sur le Cruz (Corr., I, 330) ; mais il a vu aussi par l’imagination le coin de Savoie où il avait connu Julie ; les deux paysages, l’un extérieur et présent, l’autre intérieur et évoqué, se sont pénétrés. D’ailleurs le chône est un des éléments consacrés du paysage poétique. Le jeune malade de Millevoye, dans la Chute des feuilles, est inhumé « sous le vieux chêne » (P. Ladoué, La Vie et l’œuvre de Millevogye, IQI2, p. 300). Baour Lormian s’est mc assis au pied du chêne » pour contempler « la sombre nuit », Recueil de poésies diverses, 1803, p. 101). —- Aux vers 5-6. Lamartine a vu d’abord la tranquille Saône (cf, NC Os’), il l’avait en eH`et sous les yeux. Mais ensuite il apensé au Paysage vu avec Julie en 1816, à celui qu’il avait vu de Hautecombe ’ 10 gg août 1817, quand il Pattendait (Cf. Raphaël, éd. in-16, p gm- 212, et le Lac, infra, p. 131). Le Rhône, tel qu’il l’apercevait du mont du Chat s’est substitué à la Saône: d’cù les leçons mugit ou _g1·0nde, éeumantcs, blanchit. La leçon serpenle, qui est tardive, ne marque pas un retour de la sensation réelle, puisque la Saône « telle qu’on la voit du haut du Craz, coule en ligne droite » (Reyssié). Mais Lamartine tend alors à généraliser le paysage. —- Le lac du v. 7 ne peut être que le lac du Bourget vu de Hautecombe (Raphaël, p. 212). Mais il faut noter que colline, arbre, torrent, lac, vagues, sont les éléments du paysage d’Ossian. « Je suis assis au sommet de la colline sur la mousse qui borde le torrent; le feuillage d’un arbre antique (one tree) frémit sur ma tête; à mes pieds les llots bourbeux du torrent (dark waves) roulent sur la bruyère; plus bas le lac présente une surface trouble et fangeuse (the lake is troubled bel0w).... Il est midi, tout est calme; je suis seul, et la tristesse s’empare de mes pensées. » (Ossian~Lct0umcur, t. I, Carrictura, p. 196). Je ne cite le texte gmglais, que Lamartine pouva.it lire, que lorsque la traduction s’en écarte notablement. Quoique le poète connût Ossian à fond, il n’y a pourtant pas là d’imitation directe. Ossian a seulement dessiné dans l’imagination de Lamartine l’esquisse du paysage poétique et l’a dirigée dans le choix des sensations aptes à être traitées littérair 7. Là le lac est traité de cacophonie par ’l`homas·Lefebvre (p. 366). 8. cc Le poète qui jusqu’à présent regardait à l’est, se retourne du