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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

où l’on déposait les corps morts trouvés sur les chemins :

Aujourd’huy dimanche vingt cinq juin 1752, nous Pierre de Lhuille, Mre chirurgien, demeurant à la Chapelle St-Denis les Paris, banlieue, en vertu de l’ordonnance de M. le lieutenant du dit lieu, et en conséquence de l’assignation a nous donnée par Fouchet, huissier audiencier au dit bailliage, le 26 de ce mois, ce jourd’huy sommes transporté au dit lieu de la jaule (sic) prais (sic) l’église, nous y avons trouvé un cadavre a nous inconnu qui estoit exposé, quy nous a paru estre mort de plus de vingt quatre ou trente jours…

Ce cadavre, trouvé dans un champ de seigle, sur le grand chemin allant à Saint-Denis :

Fut transporté sur une échelle à la basse jolle (sic) des prisons du dit bailliage et laissé à la garde de Jean Pierre Saint, concierge des dites prisons[1].

Autre document confirmant le fait que les dites prisons servent de morgue : Procès-verbal du 17 octobre 1773, aux termes duquel « un individu s’est homicidé », près le chemin des Fillettes, en se tirant deux coups de pistolet. Il fut conduit « dans les basses-geôles de ce bailliage », et ensuite transporté à la morgue du Châtelet par les soins du fils cadet du sieur Samson, exécuteur des hautes œuvres de la Ville de Paris[2].

En 1781 un prisonnier s’est évadé de la geôle seigneuriale, grâce à l’état de vétusté et de dégradation du local, et il s’agit d’aviser à une restauration complète. D’autant que si l’on n’y prend garde, l’église paroissiale, sa voisine immédiate, pourrait courir les plus grands dangers et peut-être s’écrouler par suite du déversement des eaux. Ce sont toutes ces considérations que fait valoir le procureur fiscal, Jean-Louis de Bucourt, dans un curieux procès-verbal, daté du 29 juin 1781,

  1. Archives Nationales. Z2 640 B.
  2. Archives Nationales. Z2 640 B.