Page:Lambeau - Histoire des communes annexées à Paris en 1859. La Chapelle Saint-Denis.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

avait travaillé en qualité d’élève en la ville de Reims, et ensuite à Arras, Lille et Londres ; les dites lettres lui avaient assigné la résidence de Villeneuve près Dammartin. Sur une pièce du dossier on trouve encore ces lignes :

Nous accordons au sieur Jean-Baptiste Fossin, maître chirurgien, reçu pour Villeneuve, et nous transférons son domicile à la Chapelle proche Paris, juridiction de Saint-Denis, pour y jouir des privilèges portés par ses lettres. A Paris, ce jourd’hui cinq juin 1764, signé : Foubert[1].

Il semble bien que les chirurgiens en exercice étaient quelque peu jaloux de voir la concurrence s’établir à côté d eux, et ne manquaient pas de pourchasser les intrus. C’est ainsi que le 9 mars 1779, Louis Gauthier, maître chirurgien à la Chapelle, fait citer devant le bailliage du lieu, Pierre Lambert, également maître chirurgien, pour avoir exercé sa profession dans la localité pendant plusieurs années, et jusqu’au 22 décembre 1778, sans aucun droits et qualités, contre les statuts et règlements généraux des Maîtres en chirurgie des paroisses du royaume, et la déclaration du roi portant confirmation des dits statuts, du 24 février 1730. La sentence déclarait encourue par Lambert l’amende de 5o livres prévue par l’article 6 des dits statuts, mais, par grâce spéciale, lui en faisait remise et le condamnait aux dépens de l’instance.

Le même praticien n’en fut pas moins admis, plus tard, à exercer à la Chapelle[2].

La justice du bailliage avait aussi son chirurgien-juré, chargé spécialement des rapports judiciaires concernant sa profession, nommé par des Lettres de provision signées du prieur de l’abbaye de Saint-Denis :

Dix-huit Août 1779, Nous Grand Prieur, religieux, communauté et chapitre de

  1. Archives Nationales. Z2 614.
  2. Archives Nationales. Z2 627.