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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

dée par Anthoine Fauxcheur, syndic de la communauté des habitants, que ce dernier était poursuivi devant la Cour des Aydes par la veuve de Pierre Porlier, à l’effet d’être retirée des rôles de la taille en raison de son âge et de sa pauvreté. Après discussion, lisons-nous, les habitants, « d’une commune voix », sont tombés d’accord pour exonérer la requérante :

Attendu l’infirmité, vieillesse et incommodité de la dicte veuve, qui demeure et occupe une chambre seullement de dans son logiz en ce lieu de la Chapelle, pourvu qu’elle ne fasse aucun traficq ny quelle en fasse faire par autruy[1].

Il nous faut parler ici d’un long procès qui eut lieu de 1715 à 1718, au sujet de la prétention émise par les collecteurs de la Chapelle de porter sur les rôles de la taille de cette localité les habitants du faubourg de Gloire, aujourd’hui faubourg Saint-Denis.

Par arrêts du Conseil d’État des 26 avril 1672 et 18 avril 1674, les limites de Paris avaient été agrandies en dehors des faubourgs de façon à laisser une vaste zone de terrains libres destinés à la subsistance de la ville pour la production des herbages, légumes et fruits, et aussi pour « la vuidange des émondices ».

Des bornes furent plantées à certains endroits des faubourgs, avec défense de bâtir des maisons au delà et jusqu’aux limites des villages voisins. Celle qui nous intéresse fut dressée à l’encoignure du clos des religieux de Saint-Lazare « sur le grand chemin qui conduit à la Chapelle » et qui était alors le faubourg Saint-Lazare, ou faubourg de Gloire, actuellement faubourg Saint-Denis. Entre cette borne, qui était peut-être à la hauteur de la Maison actuelle de santé Dubois,

  1. Archives Nationales. Z2 640 A.