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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

l’office d’aumônier de Saint-Denis en France, réunie à la manse des religieux de la dite Abbaye[1].

Les cantons, dont il vient d’être question, n’étaient, en somme, que les lieux dits du terroir de la Chapelle ; et nous ne pensons pas, en dépit de ce vocable de canton, à allure plus officielle, plus administrative, que l’on puisse faire une différence entre les deux appellations. C’est ainsi qu’on les rencontre, suivant la nature des documents, qualifiés tantôt selon la première formule, tantôt selon la seconde, et que l’on voit aussi souvent, par exemple, l’expression : canton du Pré Maudit, que celle : lieu dit du Pré Maudit.

On sait que les lieux dits étaient des portions de territoire d’une localité, presque toujours d’une superficie vague et incertaine, englobant un ou plusieurs champs, une ou plusieurs vignes, et dont les limites n’étaient guère connues que des propriétaires de ces champs ou de ces vignes. Leurs noms rappelaient tantôt le propriétaire d’un héritage qui y était situé, tantôt une croix de carrefour, un accident de terrain, un arbre solitaire. Bien souvent aussi, certaines de leurs dénominations bizarres mirent en défaut la perspicacité des étymologistes les plus qualifiés. Pour, toutes ces appellations pittoresques et imagées, se dénaturer, se conserver, disparaître ou renaître sous d’autres formes, dans la suite des temps ou par la plume de scribes distraits ou illettrés.

Un lieu dit s’étendait parfois sur deux localités limitrophes, tout en conservant le même vocable, provoquant ainsi de nombreuses confusions dans les pièces d’archives, par son attribution souvent fantaisiste, soit à l’une, soit à l’autre de ces localités, ainsi que nous l’avons quelquefois constaté, notamment pour la Chapelle.

  1. Archives Nationales. S* 2570.