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bons, messieurs les maîtres ; reconnaissez donc qu’une femme qui ne tient plus à plaire et qui n’est plus absorbée par les soins de la famille est encore bonne à quelque chose, qu’elle peut rendre des services sociaux, administrer, surveiller, vendre, acheter, produire enfin, au point de vue de l’art, du métier, de l’industrie, et que ce temps qu’elle peut employer en dehors du ménage représente au moins les deux tiers du temps qu’il lui est ordinairement accordé de vivre ; ce qui vaut bien la peine d’en parler. Que diable ! messieurs, on est de chair et d’os comme vous, on se sent une âme, quoi qu’en dise M. Proudhon, on a une tête et quelque chose dedans. Est-on donc si folle de vouloir se servir de tous ces dons du ciel… après vous, mais encore pour vous ? car, au bout du compte, c’est pour votre bonheur et votre soulagement que nous demandons à partager avec vous le fardeau du travail social, comme vous partagez avec nous celui de la propagation de l’espèce.

L’insuffisance de notre intelligence, la mollesse de notre cerveau, etc., etc., ce sont là des raisons sans doute ; mais ces faiblesses de notre nature nous empêchent-elles de régner sur vous ? Est-il donc plus difficile de travailler que de diriger des