Page:Lamber - Idees anti-proudhoniennes sur l amour la femme le mariage.pdf/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme l’homme, est une conscience qui se crée et une intelligence qui se développe indéfiniment.

S’il n’en est pas ainsi actuellement dans la généralité concrète, n’en accusez que votre ignorance et votre barbarie. Si la création autonomique de l’être moral est peu visible dans notre milieu social, est-ce une raison pour la méconnaître en principe, et ne suffit-il pas de quelques types supérieurs qui se sont produits et se produisent tous les jours pour prouver que l’espèce peut aller au moins jusque-là ?

M. Proudhon a écrit une phrase qui devrait lui valoir bien des indulgences, si les femmes les distribuaient : « Ce sont nos misères sociales, nos iniquités et nos vices qui enlaidissent, qui meurtrissent la femme. » C’est là un mot parti du cœur ; est-il bien de lui ? Il n’en faut pas moins lui savoir gré de l’avoir dit ; y avoir pensé, c’est l’avoir fait sien, et vis-à-vis du sentiment, cela vaut autant que de l’avoir créé le premier.

M. Proudhon, pour parler dignement de la beauté de la femme, n’a besoin d’emprunter la plume de personne. Il trouve, pour exprimer ses idées sur ce sujet, des façons charmantes ; il a des mots pleins de caresses, des phrases toutes velou-