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l’idéal, tout idéal, sont choses contraires à la raison juridique et doivent être élagués d’une société fondée sur la justice.

« Le principe fondamental, organique, régulateur, souverain de sociétés, c’est la justice.

« Qu’est-ce que la justice ? L’essence même de l’humanité.

« Qu’a-t-elle été depuis le commencement du monde ? — Rien.

« Que doit-elle être ? — Tout. »

Ainsi s’exprime, dans sa préface, l’auteur du livre de la Justice copiant Sieyès dans sa célèbre brochure sur le Tiers État.

C’est, on le voit, toujours la même façon de conclure, paradoxale et agaçante.

Que la justice soit l’essence même de l’humanité, je l’ignore et ne sais trop ce que cela veut dire ; mais avancer que la justice n’a rien été depuis le commencement du monde, qu’elle date d’hier, qu’elle est sortie tout armée, avec son glaive et sa balance, de la tête de Jupiter-Proudhon, et ajouter, comme corollaire, que désormais la justice doit être tout, n’est-ce pas avoir un véritable parti pris de pierre philosophale, une monomanie de l’absolu ? Ainsi l’amour, la charité, le dévoue-