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Page:Lamber - Idees anti-proudhoniennes sur l amour la femme le mariage.pdf/83

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nisme, M. Proudhon s’écriait avec cette voix qui n’appartient qu’à lui et à feu Stentor : « Dieu c’est le mal ! » Eh bien, les invectives qu’il a adressées à la propriété et à Dieu, dans son besoin sacrilège d’insulter ce que les autres respectent et adorent, il les adresse à l’amour. « L’amour, s’écrie-t-il, même inspiré par la religion, même sanctionné par la justice, je ne l’aime pas ! »

Du reste, l’amour s’est vengé de l’injure faite à sa divinité.

En ce sujet, qui a inspiré tant d’autres écrivains, même privés de tout talent, M. Proudhon se trouve bien inférieur à lui-même, et l’on se demande, en le lisant, comment il se peut qu’une force qui anime la nature entière, fait chanter les bêtes et les fait presque parler, produise sur un homme de tant d’esprit un effet tout contraire, éteignant sa verve, faussant sa logique, obscurcissant son jugement, alourdissant sa phrase, altérant son style, qui, dans bien des pages, devient pâteux, hésitant, pénible, embarrassé. Ne serait-ce pas que cette force ne peut agir sur l’intelligence que par les organes du sentiment, et que si l’amour est un levier capable de soulever le monde, il faut qu’il trouve dans le cœur un