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24 SEPTEMBRE.

24 septembre.

Je suis allée avec Mme Lachaud, fille de M. Dupont (de Bussac), chercher aux Tuileries des vivres pour nos ambulances municipales du IXe arrondissement, auxquelles je travaille toute la journée. J’ai traversé la cour de ces Tuileries rendues à la nation. Je suis allée dans le sous-sol, et j’ai pris, pour nos blessés, ma part des provisions impériales. Je verrai nos pauvres moblots, nos soldats manger des confitures marquées à l’N de l’homme de Sedan.

C’est un spectacle amusant que ce pillage légal des caves impériales ; chaque ambulance a sa liste de comestibles au poids ou à la quantité ; on appelle : le Théâtre-Français, Picpus, la loge du Grand-Orient, le Conservatoire de musique, lequel Conservatoire je représente avec paniers, bouteilles, sacs ! Du macaroni au Conservatoire de musique, un saucisson à Picpus, des haricots verts au Théâtre-Français, de l’huile au Grand-Orient, des confitures à tous ! Les employés du