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29 SEPTEMBRE.


par Maurice Sand, à la plume, où tous les événements de l’empire avaient été prédits, en décembre 1848, avec une lucidité effrayante. Sauf les Prussiens, qui étaient des Cosaques dans l’album, la prophétie se trouvait réalisée de point en point, événement par événement : la présidence, le coup d’État, l’empire, les plébiscites, les paysans courant aux urnes pour voter oui et croyant que « l’empire c’est la paix » ; puis la guerre, l’invasion, Paris assiégé, mourant de faim, la lâcheté de Napoléon III et Napoléon Ier versant des larmes du haut de l’Empyrée ; enfin, dit notre ami, deux derniers dessins qui, je l’espère, ne deviendront pas une vérité, représentant le pétard élastique, c’est-à-dire Paris se faisant sauter, et les nobles faubourgs, c’est-à-dire trois ouvriers montant la garde auprès d’un canon sur les ruines de Paris.

— Jamais pareille vision n’a été plus complète dans l’esprit d’un artiste, répéta Eugène Lambert ; quel malheur que cela ait été brûlé en 1852 !

— Cet album existe, s’écria Adam ; je le con-