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LE SIÉGE DE PARIS.


avec des canons de vaisseau ; les maraîchers vont, l’arme au bras, cultiver les champs ; des bataillons se forment pour pêcher le poisson dans la Seine. Un propriétaire va visiter sa maison, aux environs de Paris, y trouve des Prussiens et leur fait une si belle description de nos joies, qu’il en ramène deux avec lui.

Les soldats prussiens croient cependant qu’à Paris on fusille les prisonniers ; on le leur dit, on l’imprime dans des journaux qui leur sont distribués tous les huit jours.

Eugène Pelletan vient, à trois heures, demander Adam pour une communication importante du gouvernement. Je réponds qu’à cette heure, d’ordinaire, il est à l’Avenir national. Que veut-on de lui ? Est-ce qu’on va me le faire partir en ballon ? Il est sept heures, et il n’est pas encore revenu.

Le gouvernement de la défense nationale, nos amis, ont fait d’Adam un préfet de police ! M. Trochu lui a dit : « Monsieur Adam, aidez-nous à sauver notre république. » Emmanuel Arago l’a embrassé ; Pelletan était venu le cher-