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29 SEPTEMBRE.

curieuse : « Le peuple anglais, me disait-il, qui nous reproche si durement notre versatilité, est encore plus versatile que nous ; il conspue l’empereur depuis Sarrebruck, et il a si entièrement retourné, ses appréciations qu’il ne se souvient plus de ses jugements d’hier. »

Louis Blanc travaille à un livre qui nous rendra la physionomie de Paris durant le siège.

Il m’a demandé ce que je savais à propos des nouvelles publiées par le Combat : si Bazaine, d’accord avec l’empereur, a capitulé ; si nos prisonniers de Sedan reviennent d’Allemagne, se joignent aux troupes de Bazaine, s’allient aux Prussiens et marchent sur Paris. Je lui ai répondu que je n’avais aucune confiance dans Bazaine, mais que je ne pouvais croire ni à la trahison de nos prisonniers d’Allemagne, ni à l’influence de Bonaparte le Petit ; que le gouvernement était réduit, comme le public, faute de nouvelles, à faire des suppositions.

Notre pauvre ami Peyrat est très-souffrant. Quelle épreuve que cette nourriture de Paris, en ce moment, pour les santés délicates ! Peyrat