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29 SEPTEMBRE.

voient en petit ce qui est colossal ; avec un modèle de Michel-Ange, ils font une réduction Collas. Peyrat souffre beaucoup, il se désespère : quoi ! les éléments, nous les avons, et nous les gâchons !


J’ai rencontré M. Guéroult ; il est content de son fils Paul, lequel est simple soldat du génie à Bicêtre et traîne la brouette comme un manœuvre. M. Guéroult croit au triomphe définitif de la défense de Paris.

Notre dîner a été égayé par le bon visage de M. Nefftzer, que nous trouvons toujours plus ferme et plus sensé, malgré son apparence gouailleuse et sa bonhomie alsacienne. Nous avons parlé de M. Charton, préfet de Versailles, notre ami commun, qui doit souffrir mille morts en voyant les paysans de Seine-et-Oise apporter leurs denrées aux Prussiens comme à des soldats français.

Il fait depuis trois jours un temps horrible ; à cette époque-ci, d’ordinaire, nous commencions nos préparatifs de départ pour le Golfe-Juan ; nous allions revoir le soleil du Midi, nos