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LE SIÉGE DE PARIS.

core. Nous montons au belvédère de la maison Groult. Nous voyons les avant-postes des Prussiens ; leurs balles pourraient nous atteindre où nous sommes. L’aspect des terres remuées, des arbres abattus, des maisons éventrées, la pluie, la boue, le bruit des canons, tout est sinistre.

Aux avant-postes, nous longeons des tranchées dans lesquelles nos soldats se tiennent à l’abri, nous marchons découvert, et nous arrivons aux limites extrêmes de nos frontières. Les obus sifflent au-dessus de nos têtes.

M. Émile Trélat, son fils, M. Simonet, capitaines ou ingénieurs du génie civil, qui nous ont accompagnés, tracent des parallèles dans le sens de la Gare-aux-Bœufs et des Hautes-Bruyères, à droite, à gauche, sous le feu des ennemis. Le génie militaire, parti d’un autre point, doit les rejoindre ; ils terminent leurs travaux, le génie militaire commence les siens ; voilà un corps de génie où le génie n’est que dans le corps.

Les soldats, un moment avant notre arrivée dans l’angle de la tranchée, sur la Seine, ont tué un Bavarois on me dit que les Prussiens, cachés