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LE SIÉGE DE PARIS.

— Pourquoi n’avez-vous pas sonné du clairon ?

— Mon colonel, répond l’autre, parce que nous n’en avons pas.

— C’est bon, vous vous êtes montrés, vous ne me servez plus à rien ; retournez d’où vous venez, et surtout ne vous laissez pas voir cette fois.

Ils s’engagent dans la tranchée et portent leur fusil au bras ; les baïonnettes dépassent les revêtements de terre.

— Tous de Falaise ! nous dit le colonel. Je vais faire faire cette manœuvre aux mobiles, et vous jugerez de la différence qu’il y a entre des remplaçants, de pauvres diables, des patauds, et des jeunes gens parmi lesquels le pays doit recruter un jour tous ses hommes éminents.

Les mobiles sortent de l’épreuve à leur honneur.

Louis Blanc et Charles Blanc dînent avec nous. Louis Blanc croit que le gouvernement de la défense nationale ne tiendra pas contre le mécontentement des Parisiens ; qu’il y a entre lui et la population un écart énorme ; qu’une grande vic-